Health Tech : quelles opportunités pour les territoires ?

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Les développements de la robotique, de l’intelligence artificielle et des technologies apparentées dans le champ de la santé ont amorcé une transformation radicale dans le paysage des start-ups en France. Comment les territoires peuvent-ils accompagner l’implantation et le développement stratégique des entreprises de la Health Tech ?

En 2016, la e-santé représentait plus de 2,7 milliards d’euros du PIB français et entre 28 à 38 000 emplois en France selon le Guide « Prospective e-Santé » de la Direction Générale des entreprises. Selon un rapport publié par France Biotech avec le cabinet Boston Consulting Group, l’évolution du secteur en 2030 pourrait générer la création 30 000 emplois en France pour atteindre plus de 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires. La robotique et l’intelligence artificielle permettent aujourd’hui d’automatiser de nombreuses tâches auparavant difficiles ou fastidieuses, confirmant ainsi les tendances à l’œuvre depuis environ 25 ans.

Une transformation en profondeur du secteur de la santé

L’amélioration générale de l’état de santé entraîne également de profondes évolutions de la médecine. Cardiologie, imagerie, neurologie, orthopédie, tous les secteurs sont ou seront bientôt concernés. Les « nouvelles technologies » interviennent tant dans l’aide au diagnostic (intelligence artificielle), que dans les actes techniques (robotique chirurgicale), la consultation (télémédecine), etc.

Selon François-Régis Moulines, Directeur Affaires Gouvernementales et Communication du SNITEM (Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales) : « Presque tous les dispositifs médicaux ont vocation à devenir communicants, avec pour certains des usages plus développés et pertinents que d’autres, comme la télé-cardiologie, secteur le plus avancé dans ce domaine ».

Deux exemples sont particulièrement parlants concernant l’IoT (internet of things ou internet des objets) appliqué au secteur médical : l’amélioration de la prise en charge des maladies chroniques et la surveillance des signes vitaux dans certaines situations médicales.

Un écosystème Health Tech de plus de 600 entreprises

L’écosystème français de la Health Tech compte aujourd’hui plus de 600 entreprises : amélioration de la qualité de vie du patient, thérapies innovantes, prévention des risques lors du maintien à domicile, pilotage du système de santé… En 2016, les start-ups du secteur santé représentaient un tiers des jeunes pousses utilisant des technologies de rupture (nanotechnologies, intelligence artificielle, big data). Une part bien plus importante que pour la finance ou le secteur B2C.

Par ailleurs, la France se situe aujourd’hui au 2e rang mondial, derrière le Canada, en termes d’aides publiques/incitations fiscales destinées à soutenir les dépenses privées de R&D des entreprises (Bpifrance, crédit impôt recherche…).

Des obstacles structurels encore importants

Malgré cet écosystème national porteur, de nombreuses start-ups se retrouvent aujourd’hui confrontées à des obstacles d’ordre structurel.

En premier lieu, le besoin en expertise ou en technologie est difficilement comblé en France du fait du fonctionnement des organismes de recherche publics. « Le transfert de technologies entre organismes de recherche publics et entreprises reste encore difficile, compte tenu des délais de traitement et des conditions peu adaptées aux start-ups », précise le rapport France Biotech.

Par ailleurs, une grande partie des start-ups de la Health Tech se heurte à des problèmes de financement. En effet, les levées de fond dans ce secteur sont rares, les sociétés de capital-risque spécialisées en santé étant peu nombreuses (moins de cinq en France). Dès lors, il apparaît pour elles très compliqué, suite aux premières preuves de concept, de passer à la phase de l’essai clinique qui nécessite des sommes de l’ordre de 50 à 100 M€ pour aboutir.

Face à ce constat, un nombre croissant de jeunes pousses françaises réfléchissent à poursuivre leur activité à l’étranger, afin d’y réaliser notamment leurs essais cliniques… de quoi s’interroger sur l’attractivité de la France et sur les leviers à actionner, pour permettre à nos territoires de rester dans la course à l’innovation dans le domaine de la santé.

Les initiatives des territoires en faveur de la Health Tech 

Pour faire face aux besoins de ce secteur, certains territoires ont d’ores-et-déjà amorcé une transformation de leur structures d’accueil et programmes d’accompagnement, afin d’inciter certaines start-ups à y élire domicile.

C’est le cas par exemple du département du Loiret, proche de l’Île-de-France, qui a développé le LAB’O et l’Industry Lab afin de permettre aux start-ups de réaliser des preuves de concept et trouver une solution d’hébergement pour leur activité.

Le territoire des Hautes-Alpes affiche également sa volonté de se développer sur le segment de l’IoT, plus particulièrement pour faire face au déficit de technologies médicales dans des zones reculées ou isolées, celles-ci pouvant permettre d’assurer le bien-être et le maintien à domicile des patients.

Dans le sud-ouest, la région Nouvelle-Aquitaine a mis en place un certain nombre de LivingLab dont le rôle est d’accompagner les start-ups de la e-santé dans leur développement ainsi que faciliter les relations entre les acteurs publics et privés, notamment en termes de financement et de transfert de technologies.

Bien que ces démarches se multiplient en France, elles semblent aujourd’hui insuffisantes et constituent un réel défi à relever pour les territoires qui souhaiteront jouer un rôle dans l’économie Health Tech de demain.

 

S’implanter dans le Loiret

S’implanter dans les Hautes-Alpes

S’implanter en Nouvelle-Aquitaine

 

Pour aller plus loin :

Author:
"Spécialisé dans l’implantation d’usines agroalimentaires et de laboratoires, j’assure la promotion des territoires et des sites immobiliers à vocation plus technique auprès des industries alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques à potentiel de développement."