Les tendances agroalimentaires de demain

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L’année 2016 a constitué un tournant pour de nombreux industriels de l’Agroalimentaire, qui ont dû faire face aux évolutions du marché et intégrer certaines difficultés afin d’adopter un nouveau positionnement, et stabiliser leur chiffre d’affaires.
En effet, tel que l’a annoncé  l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) lors de son bilan annuel le 4 avril, “la hausse du prix des matières premières alimentaires (+14% en 2016), la guerre des prix dans la grande distribution (-1,1%) et la pression fiscale (+10% d’impôts sur la production et +13% de charges sociales) », n’ont eu de cesse d’assommer les entreprises françaises.
De ce fait, malgré l’aide du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), des baisses du prix du pétrole et des taux d’intérêt, le taux de marge du secteur agroalimentaire a diminué de 3,1% en 2016, “soit près de 4 points depuis 2007”, indique l’Ania.
Face à ce constat, et afin de s’adapter au mieux aux dernières évolutions du marché, les industriels  ont adopté de nouvelles stratégies de positionnement, sur des secteurs de niche en pleine expansion.

Un développement croissant du bio, du “naturel” et de la « nutrition-santé »

Selon une étude récente, 27% des Européens aimeraient arrêter de consommer des produits transformés. De nombreux industriels surfent aujourd’hui sur cette tendance, avec le développement de produits aussi naturels que possibles.
Cela se matérialise parallèlement par un changement important des emballages utilisés, qui répondent à un accroissement des exigences de transparence des consommateurs. Des étiquettes claires et synthétiques, avec une liste d’ingrédients relativement courte afin d’insister sur le caractère “naturel” ou faiblement transformé du produit mis en vente. Des photos de producteurs locaux ou de familles viennent parfois appuyer également cet « enracinement » du produit à une terre d’origine. Le développement croissant des IGP démontre cette évolution.
D’autres leviers sont utilisés pour mettre en avant cette naturalité, tels que le mode de fabrication (doux, ancestral), ou de cuisson, qui permet la préservation des qualités nutritives des aliments.
De nombreuses alternatives se développent aujourd’hui et démontrent cette tendance : nuggets de légumes , chips et biscuits apéritifs à la farine d’insectes, salami vegan, jus de fruits frais biologiques extraits à froid, etc.
A titre d’exemple, Carrefour a su rebondir rapidement sur cette tendance en lançant une nouvelle marque Carrefour Veggie en France.
De nombreuses PME ont su innover et se positionner rapidement sur ce marché en plein essor : Yooji, les toqués du fruit, Jimini’s,… Les fruits et légumes sont mis en avant dans la composition des produits, les consommateurs se soucient de plus en plus de leur bien-être et des apports des aliments consommés. Ainsi, si l’on prend l’exemple des jus de fruits, 1/4 des nouveautés commercialisées en 2015 possède au moins un légume dans leur composition, contre 16% en 2011.

L’essor du marché des produits sans allergènes et autres produits alternatifs

Que ce soit du sans lactose, sans arachide ou sans gluten, l’importance du nombre de consommateurs recherchant des produits sans l’un de ces allergènes ne cesse d’augmenter. A titre d’exemple, ils seraient aujourd’hui 12% à rechercher du sans gluten, soit 30% d’augmentation entre 2011 et 2015.
Parallèlement, afin de palier au futur déficit en ressources naturelles (9 milliards d’habitants sur terre à l’horizon 2050), de nombreuses start-up s’orientent vers la création d’un modèle alimentaire plus riche en protéines végétales. Soutenu dans le cadre du concours mondial de l’innovation (Bpifrance/PIA), le projet de Tereos s’oriente ainsi vers la conception d’analogues de viande à base de protéines de blé.

Un positionnement plus marqué des territoires pour l’accueil de nouvelles start-ups

Pour s’adapter rapidement à ces évolutions du marché, et soutenir au mieux le développement de nouvelles start-up positionnées sur ces secteurs porteurs, de nombreux territoires ont choisi de mettre en place une offre d’accueil dédiée. 
L’Agglomération de La Rochelle, au travers de son Pôle Nutrition Santé, a ainsi fait de ce secteur l’un des axes majeurs de son positionnement.
De même, la région Bretagne, au travers de son pôle de compétitivité agroalimentaire Valorial, permet aux industriels et organismes de recherche de travailler en synergie pour élaborer les projets qui permettront de produire les aliments de demain.
De nombreux autres exemples illustrent cette structuration progressive des filières régionales sur la base de ces nouvelles filières d’avenir : la région Grand Est et les Hauts-de-France, qui structurent leur offre autour des agro-ressources via le pôle de compétitivité mondial IAR (Industries et Agro Ressources) ;  la Bourgogne, avec son pôle de compétitivité Vitagora, dédié au goût, à la nutrition et à la santé ; la région PACA, avec son Pôle de Compétitivité PASS (Parfums Arômes Senteurs Saveurs), etc.
L’intégration rapide de ces nouvelles tendances par les territoires constituera certainement l’un des enjeux majeurs de ces prochaines années pour mettre en œuvre leur stratégie de prospection des entreprises agroalimentaires.

Pour en savoir plus sur les tendance de l’Agroalimentaire

Author:
"Spécialisé dans l’implantation d’usines agroalimentaires et de laboratoires, j’assure la promotion des territoires et des sites immobiliers à vocation plus technique auprès des industries alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques à potentiel de développement."