Notre expert s’est rendu sur le salon IFTM TOP RESA 2018

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Chaque année le Salon international du Tourisme IFTM TOP RESA regroupe les professionnels du monde entier autour de divers sujets en lien avec le tourisme. En 2018, la 40e édition a rassemblé 34 048 participants, une fréquentation légèrement supérieure à l’année passée d’après l’organisateur (+4,83%).

Le salon garde sa position de référence pour les questions liées aux « destinations ». Les acteurs sont nombreux et variés mais nombre d’entre eux présentent des sujets bien en marge de nos considérations dans le domaine du développement économique.

Cette année l’équipe de Geolink a pris part à l’événement. Intrigués par la mise en avant des entreprises digitales avec la Tech Zone, l’innovation de l’année, nous décidons de participer. La prise de risque reste modeste car il sera toujours possible de rencontrer quelques grands groupes hôteliers et des investisseurs indépendants…

Qu’en est-il exactement des contacts sur place et de leurs projets de développement ?

 

 Un salon qui demande de la préparation

 Une fois le tri des quelques 1 700 exposants fait seules quelques rubriques s’avèrent réellement intéressantes : une soixantaine de chaînes hôtelières (deux tiers hors Europe) et environ 250 hôteliers indépendants (encore une fois il faut regarder de près la liste pour trouver de bons contacts). La plupart des investisseurs interviennent depuis des territoires trop éloignés pour justifier d’un intérêt pour nos partenaires en région. En revanche, les questions concernant des opportunités d’acquisition sur Paris sonnent comme une rengaine sur tous les stands internationaux.

Du côté des prestataires de services ce n’est pas plus probant. La Tech Zone regroupe effectivement des entreprises toutes plus innovantes les unes que les autres, mais leurs envoyés sont principalement des commerciaux. Leurs délégués sont venus draguer les hôteliers : on vend ici un logiciel pour mesurer l’expérience client d’après les expressions du visage et là une solution domotique pour optimiser sa consommation d’énergie… mais personne de l’équipe de direction pour discuter stratégie !

Certains salons de taille modeste se prêtent bien au papillonnage, mais ce n’est pas le cas de l’IFTM. Le salon est immense et en raison du nombre et de la mixité très importante des contacts on se retrouve rapidement à faire un grand nombre de rencontres inutiles. Une bonne note cependant dans l’organisation interne du salon : les exposants sont regroupés sous forme de villages assez bien pensés qui évitent des déplacements laborieux entre les différents stands préalablement ciblés.

 

Une concentration forte vers les métropoles         

Nous avions heureusement préparé le salon et repéré les principaux investisseurs présents. Sans surprise on apprend que les métropoles françaises intéressent toujours les gros porteurs européens (Marriott, SEH, Melia…) et quelques groupes indépendants se font une place sur des programmes de réhabilitation ou des DSP en région (Rêves de mer en Bretagne par exemple).

On se tourne ensuite vers des investisseurs plus modestes, des gestionnaires d’hôtels ruraux, en espérant que ceux-ci soient intéressés pour faire de nouvelles acquisitions dans le département voisin. Et c’est là c’est le drame… TOUS les hôteliers indépendants rencontrés sur le salon vendaient leur affaire !

Bien sûr, nous ne pouvons pas être exclusifs car sur les 250 hôteliers présents nous n’en avons rencontré qu’une vingtaine, mais ce fut tout de même un choc. Pourtant nous avions discuté le mois précédent avec les équipes d’In Extenso qui nous avaient briefés sur la perte de vitesse des hôteliers ruraux au profit de gros porteurs installés en métropole.

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450 ! C’est le nombre d’hôtels qui ont fermé en 2016 d’après l’étude d’In Extenso. Avec seulement 132 créations de l’autre côté de la balance, le parc national va bientôt passer sous la barre des 17. 000 établissements. Un triste constat pour nos campagnes…

 

Les motifs de la fermeture des établissements

Nous avons profité de la proximité des dirigeants pour les questionner et mieux comprendre leurs motivations. Là encore les données ne sont pas exclusives mais globalement l’ensemble des personnes interrogées indiquent un déclin de fréquentation, souvent imputé à une concurrence « déloyale » de la part d’Airbnb.

Pour ce qui est d’Airbnb je me contenterai de citer Jean-Pierre Simonnet qui nous expliquait simplement lors de notre dernière visite chez Business Immo « On ne peut pas tuer le patron d’Airbnb… ». En effet avec la digitalisation (et l’uberisation) de l’offre et le développement des plateformes d’e-tourisme nous assistons à une nouvelle forme de concurrence des particuliers qui sont autant de patrons de « mini-centres de profit ».

Il est en revanche un point sur lequel tous les hôteliers semblent d’accord c’est que le poids des charges et des travaux de remise aux normes des bâtiments. Au premier janvier 2012 tombait la date limite pour les travaux liés à la sécurité incendie, en 2015 l’accessibilité aux personnes handicapées et en 2016 s’annonçait un nouveau référentiel pour l’obtention des précieuses étoiles.

Sur certains stands on nous fait remarquer que curieusement le législateur se montre d’une incroyable tolérance auprès d’activités concurrentes comme les maisons d’hôtes qui ne sont soumises elles qu’à très peu de règles.

Enfin le départ à la retraite sans transmission reste le motif évoqué par les hôteliers. Les enfants voyant dans cet héritage plus une source de dépense qu’un réel gain patrimonial, la plupart des établissements sont cédés à des promoteurs qui réalisent leur transformation au profit d’un programme résidentiel.

Nous avons remis ces témoignages en phase avec les études d’In Extenso pour bien comprendre l’ampleur du phénomène à plus grande échelle :

  • 36% des fermetures sont liées à des défaillances (remises aux normes…)
  • 28% des fermetures sont liées des cessations d’activités sans repreneur
  • 16% des fermetures sont liées à des adaptations en gîtes ou appartements meublés (Airbnb)
  • 7% des fermetures sont liées à des ventes aux profits de promoteurs résidentiels
  • 4% des fermetures sont liées à des travaux de rénovation lourds (fermeture >1an)

 

Quels objectifs pour un territoire ?

Clairement, l’IFTM se positionne comme le salon orienté business pour les destinations et les tours opérateurs. Il semble assez peu judicieux pour un territoire d’y participer dans l’optique de présenter des offres en tout cas pas dans la position d’exposant.

Privilégier une rapide visite du village des investisseurs pour de la mise en réseau avec les principales chaînes hôtelières et quelques opérateurs étrangers nous semble plus pertinent, surtout si l’on représente une métropole à dimension internationale.

Pour les petits territoires le salon reste une opportunité de se faire connaître auprès des principaux tours opérateurs et des entreprises locales. Il faut garder en tête que derrière les sourires des exploitants se cache parfois une toute autre vérité ; on peut très bien arriver sur le salon avec des offres… et repartir avec d’autant plus.

 

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Sources :

Author:
"Spécialisé dans les investissements touristiques et le commerce, j’accompagne les territoires dans la promotion de leurs opportunités auprès des investisseurs et porteurs de projets. Mon rôle est d’orienter les enseignes commerciales, les groupes hôteliers et les investisseurs en parcs de loisirs vers des solutions de localisation adaptées."