Le Puy du Fou, un modèle qui a de l’avenir ! – RDV#17
Pour inaugurer cette semaine dédiée au Tourisme, Geolink Expansion a eu le plaisir d’échanger avec Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. Un entretien riche qui a permis de mieux appréhender un modèle unique en France et dans le monde et qui préfigure peut-être de ce que sera demain le nouveau visage du tourisme et des loisirs.
Que représente le Puy du Fou au niveau du territoire, de la France et à l’international ?
Le Puy du Fou, c’est avant tout une fierté. Une fierté pour toute une région qui ressent et qui contribue à son rayonnement à travers toute la France et même au-delà. Le Puy du Fou, c’est un enjeu affectif, une passion pour toute une région qui s’est incarnée dans une économie locale et régionale qui nous accompagnent depuis le début et nous aide à porter notre rêve. Aujourd’hui, le Puy du Fou, c’est 2 500 emplois directs et plus de 4 500 emplois indirects pour un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros environ. Depuis 1998, nous avons également créé nos propres académies de formation technique et artistique au sein desquelles plus de 600 jeunes sont formés chaque année. Le Puy du Fou, c’est aussi un des fleurons du patrimoine français. Nous avons ainsi été très fiers d’accompagner, aux côtés de quelques-unes des plus grandes entreprises françaises, le président de la République lors de sa visite aux présidents chinois, fin 2019. Plébiscité dans le monde entier, le Puy du Fou est aujourd’hui un ambassadeur de la culture française et un modèle à suivre.
Pourriez-vous donner plus de détail sur ce qui fait du Puy du Fou un parc d’attraction à part ?
Contrairement à d’autres parcs, nous misons sur l’émotion bien plus que sur la sensation physique. Nous n’avons pas de manèges mais uniquement des spectacles. Ce qui fait du Puy du Fou un modèle innovant et unique, c’est notre volonté de mettre l’œuvre au-dessus de tout. Nous sommes tous au service de l’œuvre et pas l’inverse. Ce n’est pas l’argent qui nous guide dans cette aventure. D’ailleurs, c’est une association loi 1901 qui organise la Cinéscénie et détient la SAS qui gère le Grand Parc. Dès lors, chaque année ce sont 100% de nos bénéfices qui sont réinvestis dans le parc. C’est notre façon de nous assurer que c’est la passion et non l’argent qui reste le moteur du Puy du Fou. Ici on aime les gens qu’il s’agisse de nos talents ou de nos visiteurs, nous souhaitons mettre un environnement propice à l’échange et au partage. Le visiteur, c’est un ami en puissance.
N’avez-vous pas peur de perdre votre âme en créant de nouveaux parcs à travers le monde ?
Depuis 2010, le Puy du Fou exporte son savoir-faire dans le monde entier pour créer des parcs et des spectacles inspirés de son modèle Français. L’année prochaine, le Puy du Fou ouvrira un nouveau parc à Tolède. Un choix qui doit tout sauf au hasard. Tolède est le cœur historique de l’Espagne et possède un capital historique extrêmement riche. C’est important de le dire mais l’idée n’est bien sûr de faire de ce nouveau parc une copie du Puy du Fou mais bien un écrin susceptible de valoriser le patrimoine historique de l’Espagne et de mette en scène les grands personnages qui de Charles Quint à Christophe Colomb en passant par Cervantès sont tous passés par Tolède.
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur le Puy du Fou ?
Le parc devait initialement ouvrir ses portes au public le 4 avril. Pendant ces deux mois, c’est notre créativité que nous avons mis au service de la sécurité. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour offrir aux visiteurs des conditions d’accès qui lui permettent de profiter pleinement de son séjour tout en lui assurant des conditions de sécurité optimales. Nos 40 ans d’expérience en matière de gestion des flux et d’accueil du public nous ont considérablement aidé dans cette démarche et nous ont permis de nous adapter aux contraintes imposées par la crise sanitaire. Pour notre réouverture, nous devrions accueillir quelques centaines de visiteurs. Un chiffre bien en deçà de nos records d’affluence qui se situent davantage aux alentours de 20 000 visiteurs/jour. Je reste néanmoins persuadé que c’est ainsi que nous rétablirons la confiance et que nous pourrons faire revenir les familles au sein du parc. Il n’en reste pas moins que tous nos repères ont été battus en brèche. Si, aujourd’hui, nous devons nous adapter pour faire face aux enjeux sanitaires, je suis convaincu que, demain, nous pourrons de nouveau partager comme avant les belles histoires qui constituent notre patrimoine et qui nous rassemblent.
Et demain ?
Il nous faudra tirer les leçons de cette crise. Pour mieux comprendre comment nous en sommes arrivés là, il nous faudra échanger et partager sans arrogance avec toutes les parties, voir ce qui a marché et ce qui a échoué. Il est inimaginable qu’une telle situation puisse se reproduire. Vivre ce n’est pas seulement manger et boire, il faut également nourrir son cœur et son esprit. Cela passe par l’échange, le contact, la nécessité de vivre des émotions et de les partager ensemble. C’est le fondement d’une société et une des grandes valeurs défendues par le Puy du Fou. C’est aussi ce qui en fait un modèle unique qui séduit bien au-delà de ses frontières. Chaque année, nous enregistrons plus de 180 demandes issues de tous les pays à travers le monde qui souhaitent créer un Puy du Fou sur la base de leur culture et de leur patrimoine. S’il nous est impossible de répondre à chacune d’entre elles, notre objectif est d’ouvrir, en plus de l’Espagne, deux autres parcs dans le monde d’ici 2030.
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