« Porté par les territoires ruraux, le secteur du tourisme a plutôt bien traversé la crise sanitaire »
S’il est encore trop tôt pour tirer un bilan définitif sur la saison estivale en France, Vincent Besset, directeur du Pôle Tourisme chez Geolink Expansion propose, à l’occasion de la rentrée, une première synthèse basée sur les mois de juillet et d’août.
Quel regard portez-vous sur les deux derniers mois ?
Pour paraphraser Alain Peyrefitte, je dirai que le secteur du tourisme a su tirer le meilleur du pire. Nous n’avons pas assisté à l’hécatombe tant redoutée et les territoires ruraux sont même parvenus à tirer leur épingle du jeu avec une durée du séjour et un ticket moyen qui ont sensiblement augmenté. Même si les réservations ont été tardives, la clientèle française s’est avantageusement substituée aux habituels touristes internationaux. Il n’en demeure pas moins que si les français ont dépensé un peu plus que d’habitude lors de leurs congés, du fait notamment des dépenses non réalisées pendant le confinement, il est encore trop tôt pour mesurer l’impact de la Covid-19 sur le secteur.
Vincent Besset, directeur du pôle Tourisme chez Geolink Expansion
Ce bilan s’applique à tous les acteurs du tourisme ?
Si les établissements non marchands ont été privilégiés par les touristes – Airbnb a ainsi enregistré une augmentation de 30% des locations durant cette période – la venue des touristes a clairement profité à l’économie locale. C’est du moins le cas pour les territoires ruraux comme la Savoie, l’Ariège, les Alpes de Haute Provence ou les Charentes avec qui nous travaillons quotidiennement ; pour les grandes métropoles et les territoires urbains, le bilan est clairement plus mitigé. Globalement, tous ceux qui tirent habituellement leur attractivité des sites culturels, parcs de loisirs, festivals… ont enregistré des résultats inférieurs à leur niveau habituel. D’ailleurs de nombreux palaces implantés dans les grandes métropoles sont restés fermés durant l’été et ne rouvrent leurs portes qu’aujourd’hui. En marge de la saison estivale, le tourisme d’affaires a également été, lui aussi, fortement impacté par la crise sanitaire.
Un phénomène qui s’annonce durable ?
S’il est évidemment prématuré de tirer un bilan définitif de la saison qui s’achève, il est incontestable que la crise va rebattre les cartes et probablement modifier la situation des acteurs en place qui vont devoir évoluer et/ou faire de la place à de nouveaux investisseurs qui vont proposer de nouveaux modèles de développement. Bien sûr, le tourisme déconnecté ou de plein air qui avaient déjà le vent en poupe depuis plusieurs années devrait sortir renforcés de cet épisode.
Quelle stratégie Geolink Expansion a mis en place pour capter ses nouveaux investisseurs ?
La crise n’a pas eu d’impact significatif sur le volume de projets détectés par nos équipes pour le compte de nos clients. Notre relation privilégiée avec les acteurs du tourisme, l’analyse des données collectées sur notre plateforme Tourism-HUB ainsi qu’une veille économique performante nous ont permis de détecter de nouveaux profils d’investisseurs et de maintenir, malgré un contexte incertain, le nombre et la qualité des projets dans le secteur du tourisme. Sans vouloir trop en révéler, je peux d’ores-et-déjà vous annoncer que nous publierons courant octobre, un baromètre sur les grandes tendances observées tout au long de l’année et les perspectives d’investissement à court et moyen termes.