« Dans le secteur industriel, relocaliser implique de penser création de valeur ! » – RDV#26

Directeur associé du groupe alsacien Estelec Industrie (59 salariés – 10,7 millions d’euros de chiffre d’affaires), Thierry Sublon nous explique comment en s’alliant avec Thurconnect Systems, il entend fournir une alternative à l’importation de certains produits électroniques en provenance d’Asie et ainsi sécuriser l’approvisionnement de ses clients.

Pourquoi avoir créé une structure commune avec Thurconnect Systems ?

Depuis plus de 30 ans, Estelec Industrie fabrique des cartes électroniques. En nous associant avec Thurconnect, spécialisé dans les câbles et faisceaux de raccordement, nous avons souhaité développer des solutions d’intégration et de test de haut niveau mais aussi permettre à nos clients de réduire leurs risques en matière d’approvisionnement, en relocalisant une partie de leur production.

Pour vous relocaliser, c’est réduire notre vulnérabilité ?

La crise liée à l’épidémie du Covid19 a mis en lumière notre dépendance vis-à-vis de l’Asie. Dans notre secteur d’activités, c’est dès le mois de décembre 2019 que nous avons été concernés par des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement. Une situation qui nous a amené à nous rapprocher du groupe Thurconnect pour offrir une alternative à nos donneurs d’ordre mais également se réapproprier certains savoir-faire. Si en ce qui concerne le grand public, il semble trop tard pour faire machine arrière, il est, selon moi, indispensable de reprendre la main, en BtoB, sur certains process de fabrication pour éviter de prendre un retard qu’il nous sera impossible de combler.

Comment procéder pour retrouver une partie de notre souveraineté dans le domaine industriel ?

Il est impossible, sans hausse de prix majeure, de rapatrier l’ensemble de notre production. Par contre, en relocalisant 20 à 25% de cette dernière, il est tout à fait possible de limite la hausse des coûts à 5 à 6% une augmentation somme toute acceptable pour réduire notre dépendance. Et ce d’autant plus qu’en relocalisant notre production, nous gagnons en cohérence vis-à-vis de nos engagements environnementaux et sociétaux. Reste que cette relocalisation ne pourra être réussie que si les donneurs d’ordres n’ont pas pour seul indicateur de performance le prix. Il est indispensable de se rappeler l’impact qu’a eu la crise sur notre secteur d’activité et d’en tirer toutes les leçons !

Quelles sont, selon vous, les pistes à creuser ?

Il faut renforcer la coopération et la synergie entre les acteurs locaux. En nous rassemblant avec d’autres industriels alsaciens, nous sommes parvenus, par exemple, à importer plus d’un million de masques à un moment où on nous répétait que c’était impossible. En parallèle, il faut bien comprendre également que la relocalisation implique d’ajouter de la valeur. C’est le sens du travail que nous avons mené avec Thurconnect. Sans tomber dans les clichés, je suis convaincu que le consommateur final sera prêt à débourser un peu plus pour un produit de meilleure qualité et dont il pourra tirer profit plus longtemps. Une stratégie qui s’inscrit d’ailleurs dans le souhait de la France et de l’Union européenne de promouvoir une industrie durable qui favorise la transition écologique. Reste une question majeure à se poser : Les industriels français ont-ils vraiment envie de changer de business model et l’Etat comme les territoires vont-ils les accompagner dans ce processus ?

Participez à notre webinar !

Pour vous inscrire au webinar “Relocalisation : Faut-il encore y croire ?” du 25 juin 2020 , cliquez sur ce lien ou sur le bouton ci-dessous et répondez dès à présent à notre Grande enquête “Relocalisation”. L’ensemble des résultats vous seront dévoilés dès jeudi lors de notre webinar !

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