L’industrie durable, moteur de la croissance de demain ? – RDV#7

Si quelques irréductibles persistent à opposer performance économique et développement durable, les entreprises ont depuis longtemps compris le bénéfice qu’elles pouvaient tirer de cette association. S’inscrivant dans le prolongement direct des grands enjeux de sociétés que les territoires devront relever dans les années qui viennent, le développement de l’industrie durable doit néanmoins se réfléchir sous le prisme d’une véritable stratégie où le développement d’écosystèmes cohérents sera prioritaire.

L’industrie durable… un concept qui ne date pas d’hier. D’ailleurs avant même la crise sanitaire, l’Union européenne a adopté, en mars dernier, une stratégie industrielle pour soutenir la croissance verte. Convaincue de la nécessité d’aider les industries à se moderniser et à exploiter les possibilités offertes au niveau national et mondial, l’Union européenne, via un plan d’actions, souhaitait notamment encourager le développement de nouveaux marchés pour les produits circulaires et neutres pour le climat. Concernés en premier par cette stratégie : le textile, la construction, les produits électroniques et les matières plastiques.

Une source d’innovation et de compétitivité

Est-que, avec la crise, cette stratégie court le risque d’être remise en cause ? Certains avancent déjà qu’avant de se pencher sur les problématiques sociétales et environnementales, il va falloir relancer l’économie. Une erreur d’analyse pour nombre d’experts qui n’envisagent pas le développement durable comme antagoniste à la performance économique mais qui, au contraire, comme Sylvie Faucheux, Directrice IFG Executive Education & directrice de l’Innovation Académique Inseec U, voient en lui « une source d’innovation au service de la compétitivité des entreprises ». Des innovations qui peuvent rendre plusieurs formes :

  • Disruptives comme, par exemple, la chimie sans chlore ou chimie verte
  • Organisationnelles comme c’est le cas avec le développement de l’économie circulaire.

Pas encore convaincu ? Pourtant, dès 2016, le rapport « Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité » publié par France Stratégie met en exergue un gain de performance moyen de 13% des entreprises impliquées dans une démarche RSE.

La France en pole position

En France, ce sont plusieurs milliers d’entreprises qui se sont déjà engagées dans la construction d’un monde plus durable, plus résilient, plus inclusif. A l’image de Phenix, 1083, Too Good to Go, La Ruche qui dit Oui !, la France compte déjà de grands champions nationaux et internationaux. Une étude publiée par le Boston Consulting Group souligne ainsi que ces quelque 400 000 acteurs économiques représentent près de 3 millions d’emplois.  « Ces structures développent des modèles économiques pérennes au service de l’intérêt général et du bien commun et recrutent 2,5 fois plus que les entreprises classiques avec des emplois de qualité, non délocalisables et porteurs de sens », souligne Santiago Lefebvre, fondateur de ChangeNOW, la première Exposition Universelle des solutions pour la Planète. Un avis partagé par de grands groupes comme Engie, Schneider Electric ou Michelin dont le Vice-président à l’anticipation stratégique, Erik Grab, affirme sans ambiguïté : « Nos industries n’ont pas le choix. Elles doivent être et profitables, et écologiques, et sociales ».

Le rôle des collectivités territoriales

Si elle n’est qu’une partie de la réponse des territoires face aux nombreux défis qui les attendent, l’industrie durable est une clé essentielle de la réflexion qu’ils devront mener dans l’optique d’un développement plus harmonieux et pérenne. La mutualisation des ressources industrielles et scientifiques, les partenariats de recherche public/privé ainsi qu’entre producteurs et équipements seront bien évidemment au cœur d’une stratégie qui vise à être davantage économe en ressources (matières premières, eau, énergie…), à générer moins de déchets grâce à des procédés de production innovants ou une organisation repensée. La construction, l’an dernier, à Nesle dans les Hauts de France, par InnovaFeed de la plus grande usine d’insectes au monde s’inscrit pleinement dans cette logique. Dans l’Usine Nouvelle, Clément Ray, co-fondateur de l’entreprise explique :”Le choix de Nesle n’a pas été fait au hasard. La ville picarde accueille déjà sur son sol l’amidonnerie de Tereos avec qui nous avons signé un accord. Nous allons récupérer les co-produits de Tereos qui seront la matière première nécessaire à l’alimentation des insectes et faire de substantielles économies puisque, grâce à cette colocalisation, nous économisons 9 000 transports en camion par an ». Le groupe va même plus loin puisqu’il intègre dans son processus de production la chaufferie biomasse voisine et récupère ainsi 90 GWh par an pour une économie annuelle de 35 000 tonnes de CO2. Ça ne vous donne pas des idées ?

Participez à notre prochain webinar !

Pour vous inscrire au webinar « Industrie durable : Attirer et fidéliser les entreprises responsables sur mon territoire” du 7 mai 2020, cliquez dès maintenant sur ce lien ou sur le bouton ci-dessous :

Author:
"Nous étudierons ensemble les outils marketing les plus adaptés pour assurer un référencement actif et une visibilité optimale. L'objectif final étant de promouvoir l’attractivité de votre territoire et convaincre les décideurs économiques d'y investir."