L’internet des objets au service de l’agriculture de demain
L’IoT (« internet of things », ou internet des objets) est partout, dans les smartphones, les maisons, les voitures, les entreprises, et même les vêtements. Nous assistons à un développement sans précédent des objets connectés permettant d’analyser chacune de nos actions, et d’améliorer la moindre défaillance des systèmes productifs – en particulier dans le domaine de l’agriculture.
L’internet des objets et le secteur agricole
L’internet des objets est un réseau de réseaux qui permet de transmettre des données entre objets physiques et virtuels. N’importe quel objet peut faire partie de l’IoT dès lors qu’il est relié à un réseau Internet par une puce électronique, un capteur ou une connectivité réseau lui permettant de communiquer avec d’autres objets connectés, de collecter et d’échanger des données. Dans un même réseau, les objets sont connectés entre eux et peuvent interagir, permettant ainsi d’optimiser leurs usages, tout en recevant de multiples données et analyses sur leur activité.
L’IoT est ainsi en passe de s’imposer comme une nouvelle révolution industrielle dans tous les secteurs d’activité, et notamment dans le secteur agricole.
Le marché des connexions M2M (« Machine to Machine », donc sans intervention humaine) en agriculture devrait être multiplié par 17 entre 2014 et 2024, pour atteindre 225 millions de dollars. D’ici 2022, les experts estiment qu’environ 14 milliards d’appareils, incluant des machines de production, seront gérés en réseau et contribueront à améliorer la production de façon drastique.
En 2024, la région Asie-Pacifique sera le plus gros marché pour les applications agricoles M2M avec 54 millions d’objets connectés. L’Europe sera alors en deuxième position avec 51 millions d’objets. (Source : 2016 – Machina Research)
« Smart agriculture »
Les objets connectés constituent un levier de développement incontournable pour l’agriculture de demain. Incontournable et indispensable, quand on sait qu’en 2020, il faudra nourrir plus de 7,7 milliards d’habitants dans un contexte de raréfaction de la main-d’œuvre agricole.
En effet, l’IoT permet désormais aux exploitations agricoles d’augmenter leur efficacité opérationnelle en automatisant et optimisant les chaînes de production. L’IoT apporte également des bénéfices indéniables pour la gestion des exploitations.
Grâce à ces nouvelles technologies, le gérant d’une exploitation agricole 4.0 peut désormais piloter ses engins à distance via un système de guidage, rationalisant ainsi leur utilisation. Il peut aussi surveiller le parc machine et détecter la moindre anomalie. La mise en place d’une maintenance prédictive contribue de plus à améliorer la sécurité des employés.
L’IoT présente de nombreuses autres applications au service de l’agriculture de demain. Quelques exemples :
- Gestion de la quantité et de la composition des intrants en fonction de la nature du sol, des conditions climatiques, de l’état de la plante : les fermes équipées constatent des gains de 15 à 20 % sur les matières premières grâce à une meilleure exploitation du big data
- Analyse du comportement des animaux dans les élevages et surveillance des femelles en période de vêlage via des capteurs et solutions informatisées
- Automatisation des taches chronophages grâce à la robotisation (désherbage, traite…) : l’agriculture constitue déjà le deuxième marché de la robotique de service en France (Source : Institut Français de la Robotique)
- Recueil et diffusion d’informations facilitant la gestion quotidienne des exploitations : systèmes d’information géographiques restituant sur la console de pilotage du tracteur ou un smartphone des données multi-sources (capteurs, satellites, etc.), lunettes connectées apportant des informations en temps réel sur l’historique des traitements phytosanitaires ou le mode d’emploi des produits, drones embarquant des capteurs multispectraux détecter les parcelles en manque d’eau ou compter les pieds de plants…
Un secteur en cours de structuration
Si le secteur de l’agriculture 4.0 est en pleine structuration, plusieurs exemples démontrent dès aujourd’hui la volonté de certains territoires de se positionner sur ce secteur porteur, afin d’en faire un élément clé du développement économique de leur région :
- La pépinière CREATIO AGRO à La Rochelle, orientée « Nutrition-Santé »
- L’Agropole d’Agen, technopole spécialisée en agroalimentaire regroupant des bureaux, des unités de production, des services mutualisés, un accompagnement technique…
- L’Agreen Tech Valley à Orléans, pôle d’excellence sur les technologies numériques au service du végétal
- La Technopole Agronov à Dijon, plateforme technologique d’échanges entre la recherche et les mondes agricole et industriel
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Pour aller plus loin :