Le marché de l’éolien

L’éolien est devenu un des piliers fondamentaux de la production d’énergie verte dans le monde. La filière représente 500 GW sur l’ensemble du globe soit plus de 350.000 appareils au premier trimestre 2017. Cette énergie 3 fois moins chère que le photovoltaïque présente également la particularité de fonctionner avec une ressource gratuite, un avantage qui n’a pas échappé à la Chine qui produit à elle seule 170 GW (35% du total mondial).

Si l’Europe est le premier continent à avoir exploité cette ressource, elle se positionne aujourd’hui en deuxième position après l’Asie en matière de croissance. Parmi les pays leaders en Europe, on peut citer l’Allemagne (50 GW), l’Espagne (23 GW), le Royaume-Uni (15 GW) et la France (12 GW).

Le développement éolien en France

Les contraintes environnementales entraînent un développement inégal des territoires. Si la versatilité des vents en Aquitaine implique qu’aucun projet n’est encore raccordé au réseau, le Nord de la France, a lui le vent en poupe. Actuellement au coude à coude, les régions Grand-Est et Hauts-de-France se battent pour la première place dans le classement des territoires les plus productifs (avec respectivement 2.8 et 2.7 MW).

La filière est aujourd’hui riche de différents métiers et totalise ~15.000 emplois en France. L’éolien présente un potentiel important et la construction de nouveaux parcs impliquera la création de 60.000 nouveaux postes d’ici 2020 (d’après France Energie Eolienne).
Pour les territoires, les filières les plus intéressantes à prospecter sont les bureaux d’études et les constructeurs sous-traitants qui diversifient leur domaine d’action (ex : une entreprise spécialisée dans le montage de projets photovoltaïques implantée dans le Sud est susceptible d’ouvrir un établissement secondaire dans le Grand-Est pour se rapprocher des nouveaux marchés). Des projets industriels ne sont pas à exclure pour des parties métalliques (mats, pales …) notamment chez le groupe GE, très actif en termes d’investissements.

Si les équipements terrestres sont historiquement les plus nombreux, la croissance se fera principalement autour de l’éolien offshore, une filière jeune qui présente un plus grand potentiel de développement. Les vents du large étant forts, les installations en mer produisent 2 à 3 fois plus d’énergie que leurs homologues terrestres. Les contraintes techniques étant importantes, l’intervention de bureaux d’études et de cabinets d’ingénierie spécialisés est ici nécessaire. Les projets offshores sont souvent confiés à des entreprises locales et impliquent du personnel à forte compétence technique.Les start-up comme les PME seront se positionner aux côtés des grands comptes, notamment pour l’étude et la prévention des contraintes environnementales.

Cela place les territoires disposant d’un port sont en bonne positionne pour accueillir les projets. Le Port du Havre par exemple est le premier port français en ter de capacité de containers et dispose d’infrastructure adaptées à la gestion de colis lourds comme des pièces d’éoliennes. Fécamp et Dieppe sont eux idéalement situés à proximité de futurs parcs en développement.

Qui sont les constructeurs d’éoliennes ?

De manière historique l’Allemagne et le Danemark se positionnent comme les principaux acteurs dans les domaines de la construction et de l’assemblage de turbines. Avec des entreprises comme ENERCON, SIEMENS et NORDEX, le matériel allemand est bien représenté sur le marché mondial (20% de PDM cumulées pour les 3 entreprises) ; le leader restant le danois VESTAS qui couvre 23% du marché à lui seul.

Ayant axé son développement autour du nucléaire, la France accuse aujourd’hui un certain retard dans le développement de cette filière avec un seul représentant : VERGNET. Si sa position par rapport aux géants mondiaux n’est pas représentative (0.5% PDM), VERGNET reste le seul prestataire capable de répondre aux besoins des territoires à risques cycloniques comme l’Amérique latine, l’Asie ou l’Océanie. Sa gamme Farwind est équipée de seulement deux pales et présente la capacité de se coucher totalement en cas d’alerte afin de prévenir de tout dommage.

Les perspectives d’évolution

La France présente de belles perspectives avec une opinion publique globalement propice aux nouveaux projets (69% des français y sont favorables d’après une étude d’Harris Interactive).
A l’image de Lendosphere, la plateforme de financement participatif dédiée aux projets de développement durable. Sur le site Lendosphere, les particuliers prêtent, avec intérêts, aux projets participant à la transition énergétique et écologique. Plusieurs dizaines d’éoliennes ont déjà vu le jour ainsi.

D’un point de vue politique, la loi de la transition énergétique pour la croissance verte prévoit de porter à 32% la part des énergies renouvelables d’ici 2030 dont 20% en provenance de l’éolien (contre 4% en 2016). L’État assure un tarif de rachat garanti supérieur au prix du marché pour faciliter les investissements pour toute la durée du programme.

Sources :

• www.gwec.net
• www.regions-eoliennes.fr
• www.enr.fr
• www.edf.fr/edf/accueil-magazine/de-20-a-370-eu-decouvrez-le-palmares-de-couts-de-chaque-energie
• www.lafabriquehexagonale.com/2009/04/vergnet-seul-en-france/