Le pôle ‘Transition & Attractivité agricole’ de Geolink Expansion se renforce
Fort du succès croissant du programme Territoires Agricoles Engagés (TAE), Geolink Expansion structure son Pôle Territoires agricoles et renforce ses équipes pour répondre aux besoins des 250 collectivités locales qui se sont déjà manifestées. Porté par la plateforme agri-HUB, qui recense et valorise les exploitations agricoles à reprendre, le programme poursuit son développement avec le but d’incuber progressivement de nouveaux territoires voulant répondre aux défis de la transmission agricole et de la promotion des circuits-courts. Gwénaël Le Guennec, CEO Geolink Expansion, et Christelle Mauras, nouvelle Référente TAE, précisent les ambitions du programme, les spécificités propres à chaque territoire et leur conviction sur la nécessité de s’appuyer sur une dynamique collective réunissant l’ensemble des partenaires et parties prenantes.

Gwénaël Le Guennec, directeur associé Geolink Expansion

Christelle Mauras, référente TAE
Christelle, tu viens de rejoindre Geolink Expansion et le Pôle Territoires Agricoles. Quelles sont tes missions et objectifs ?
Christelle Mauras : Le succès du dispositif Territoires Agricoles Engagés nécessitait de renforcer l’équipe pour accompagner les collectivités locales de manière structurée et efficace. Dans ce but, mes missions vont s’articuler autour de plusieurs axes :
• Accélérer le déploiement du dispositif à l’échelle nationale avec l’ambition d’amplifier les retombées locales dans un contexte où plus de 100 000 exploitations agricoles seront en situation de vulnérabilité d’ici 5 à 10 ans, principalement du fait des départs à la retraite.
• Renforcer les partenariats stratégiques et consolider nos liens avec les dispositifs nationaux, les institutions régionales et des partenaires clés tels que le MASA, la Banque des Territoires, les Chambres d’Agriculture, la SAFER… Indispensable pour répondre aux besoins spécifiques des collectivités locales.
• Partager des outils et méthodes duplicables avec la volonté de mutualiser et diffuser les meilleures pratiques et outils développés au sein des territoires agricoles engagés afin d’en faciliter la réplication et d’accélérer les résultats.
Gwénaël Le Guennec : L’arrivée de Christelle va également nous permettre d’imaginer et de mettre en œuvre de nouvelles synergies avec les programmes déjà développés par Geolink Expansion. L’occasion, par exemple, de capitaliser sur les passerelles et les opportunités offertes par notre pôle Tourisme – notamment dans le domaine des diversifications en agritourisme – ou par notre pôle Talents & ESS avec l’ambition de renforcer la mobilisation des groupements d’employeurs mais aussi d’attirer de nouveaux talents et bénévoles au sein du monde agricole.
Christelle, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ? De quels retours d’expérience entends-tu faire profiter les territoires ?
CM : Pendant plusieurs années, j’ai travaillé au sein d’une communauté de communes très rurale qui doit s’employer au quotidien pour trouver des solutions. J’ai pu appréhender des enjeux et problématiques très spécifiques à ces collectivités territoriales mais également l’importance d’impliquer l’ensemble des acteurs – élus, techniciens, partenaires… – pour bénéficier de leur savoir-faire respectif et optimiser les chances de succès d’un projet.
GLG : Au sein de Geolink Expansion, nous sommes convaincus, qu’au-delà des outils de data intelligence que nous développons pour les collectivités, l’approche collective est un préalable indispensable. C’est d’autant plus vrai au sein des territoires ruraux où nous constations tous les jours, combien, autour de nos données sur les cédants et les milliers de candidats à la reprise, les collaborations au sein du territoire entre les Chambres d’agriculture, la Safer ou encore les groupements d’employeurs sont un des grands facteurs clés de succès.
CM : En lien direct avec les chargés de mission PAT et les nouveaux territoires agricoles engagés, nous pouvons nous appuyer sur une multitude d’initiatives agricoles remarquables, les centraliser… et les partager à tous nos territoires membres.
GLG : Je pense notamment à certains projets très inspirants développés avec nos partenaires dans les Antilles qui vont pouvoir être dupliqué en métropole ou à l’Ile de la Réunion et vice versa !
Le territoire de Saint-Martin a rejoint le programme TAE pour attirer de jeunes talents et favoriser une agriculture respectueuse des ressources locales
Pouvez-vous nous rappeler, en quelques mots, les objectifs poursuivis par le programme Territoires Agricoles Engagés ?
GLG : En collaboration avec les territoires, l’ambition du programme est de cartographier les exploitations à reprendre mais aussi les nombreuses friches agricoles attenantes, et, à l’issue d’un audit de transmissibilité, les valoriser auprès des potentiels candidats à la reprise que, avec nos partenaires Eloi et Fermes d’Avenir, nous accompagnons pour faire de leur projet une réalité. Le tout avec trois objectifs majeurs : stimuler le renouvellement des générations agricoles, renforcer la résilience et l’autonomie alimentaire des territoires, et encourager l’adoption de pratiques agroécologiques.
Concrètement, comment cela se manifeste sur le terrain ?
CM : Après Saint-Martin, le Pays Val de Loire Nivernais et, tout dernièrement, Cauvaldor, nous devrions avoir très prochainement le plaisir d’accueillir au sein du programme deux nouveaux territoires. Afin de démarrer la mission dans les meilleures conditions et d’appréhender concrètement le territoire, nous allons rapidement à la rencontre des différents acteurs territoriaux. J’ai la volonté d’intensifier ce travail de terrain pour me nourrir des nombreuses initiatives inspirantes menées un peu partout en France te les partager avec les Territoires Agricoles Engagés.
Spontanément on pense aux territoires ruraux quand on pense Territoires agricoles engagés mais le programme peut aussi concerner des métropoles ou des collectives à forte dominante urbaine ?
CM : Une récente étude publiée par l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) notait que l’autonomie alimentaire de la ville de Paris n’excédait pas 7 jours entrainant une réponse immédiate des élus locaux qui ont indiqué vouloir très rapidement porter cette autosuffisance à 100 jours. Anecdotique mais révélateur de l’importance de l’agriculture pour de nombreuses métropoles qui développent des fermes urbaines au potentiel toujours plus impressionnant. Toujours est-il que les enjeux de résilience alimentaire ou de transmission sont dès lors partagés par de nombreuses typologies de territoire.
GLG : Leurs spécificités nécessitant la mise en place de coopérations territoriales entre zone urbaine, périphérique et ultra-rurale conjuguées à nos jeux de données et nos méthodes collaboratives doivent permettre de trouver une réponse adaptée au défi agricole de ces collectivités.
Impliquer l’ensemble des acteurs pour répondre efficacement aux défis agricoles du territoire.
Un dernier mot sur l’engagement en faveur d’une agriculture plus durable et locale ?
CM : Outre les synergies déjà évoquées précédemment, je souhaite insister sur ma volonté de désenclaver l’agriculture d’une part, et d’autre part, grâce au dispositif, révéler les friches et fonciers invisibles et inexploités qui ont un potentiel économique et agricole fort au sein du territoire.
GLG : En s’appuyant sur les ressources agricoles locales et les espaces disponibles à optimiser, nous souhaitons contribuer activement au développement économique des territoires agricoles. Comme pour d’autres filières, cela implique une réflexion globale autour de la chaîne de valeur : des débouchés commerciaux aux infrastructures de production, en passant par les opportunités de diversification. Nos cartographies territoriales révèlent des besoins spécifiques et souvent négligés en matière d’équipements : démonstrateurs de production agricole, showrooms agricoles partagés, incubateurs de projets agritouristiques, messageries logistiques mutualisées… Au-delà des enjeux de transmission agricole, les ressources agricoles, foncières et naturelles du territoire constituent le véritable tremplin pour des projets de développement économique justes et créateurs d’emplois durables à l’avenir. Il faut en prendre soin grâce à une vision globale.